Renseignements: Joe Drexler, directeur, projets spéciaux,
                +1-615-834-8590 
             ou Joe Wilson, organisateur, 
                +1-256-245-4141, tous deux du syndicat PACE 
                International

Le syndicat international PACE mène à bien sa campagne de syndicalisation à l'usine Imerys en Alabama, grâce à des tactiques mondiales du 21e siècle

A l'attention des rédacteurs affaires et du directeur de l'information:

NASHVILLE, TENNESSEE LE 23 JUIN /CNW - PRN/ -- «Nous avons vaincu contre vents et marées, et sommes parvenus à prouver que notre syndicat avait un certain pouvoir face à cette grande multinationale», a affirmé Charles Stevens, travailleur d'Imerys et l'un des leaders du comité organisateur du Syndicat américain des travailleurs du papier, des industries connexes, de la chimie et de l'énergie (PACE). Le syndicat a remporté hier les élections à bulletins secrets par 205 voix contre 181 et est donc habilitée à représenter les 400 travailleurs de l'usine d'Imerys, à Sylacauga, en Alabama.

En juin 1999, Imerys avait retiré sa reconnaissance syndicale, après avoir acquis English China Clays (ECC) et regroupé une usine ECC non syndiquée nettement plus importante à Sylacaug avec son usine syndiquée, Georgia Marble, située à quelque 100 mètres de celle-ci. La Société a dès lors prétendu que le syndicat ne représentait plus la majorité des travailleurs de l'usine regroupée. Immédiatement après le retrait de reconnaissance syndicale, PACE a constitué un comité organisateur, composé au départ des travailleurs syndiqués de Georgia Marble, et a commencé à prendre contact avec les travailleurs non syndiqués d'ECC.

Cette victoire est l'aboutissement d'une campagne qui dure depuis un an, aux dires de l'organisateur de PACE, Joe Wilson, qui a dirigé la campagne à Sylacauga. «La plupart des travailleurs d'ECC avaient vaguement entendu parler du syndicat. Or, la Société recourait à des tactiques d'intimidation brutales afin d'empêcher les travailleurs de parler aux employés de Georgia Marble favorables au syndicat», a révélé M. Wilson. «Finalement, nous sommes parvenus à briser le mur de la peur, notamment en luttant avec un ensemble de méthodes d'organisation qui ont fait leurs preuves, en travaillant dur et surtout en mettant sur pied une campagne mondiale d'avant garde digne du 21e siècle, et qui nous a permis de venir à bout de l'employeur.»

Le soutien apporté par les autres syndicats européens, qui représentaient les travailleurs d'Imerys en Grande-Bretagne et en France, a été décisif dans cette campagne mondiale orchestrée par la division des projets spéciaux de PACE et menée contre Imerys, dont le siège social est à Paris. PACE a ainsi produit une vidéo en anglais et en français sur les pratiques antisyndicales d'Imerys. Le syndicat a également conçu un site Web (www.imerys-workers.org), consacré uniquement à la campagne mondiale d'Imerys et dénonçant le comportement antisyndical de la Société. Ce site Web comprend un babillard électronique, qui permet aux travailleurs de communiquer entre eux et aux syndicats européens de suivre la campagne au jour le jour.

Par ailleurs, le syndicat a envoyé deux délégations qui se sont réunies avec les syndicats européens. Un travailleur de l'usine d'ECC à Sylacauga, Keith Fulbright, faisait partie de l'une d'elles. Son compte-rendu sur les agissements d'Imerys a provoqué des réactions chez les syndicalistes anglais, belges et français qui ont protesté et envoyé des lettres. Ainsi, les travailleurs de Grande-Bretagne, représentés par le Syndicat des travailleurs généraux et du transport, se sont mis à arborer des autocollants dans certaines grandes usines d'Imerys, sur lesquels on pouvait lire : «Stop Imerys Union Busting in the U.S.» («Mettons fin aux pratiques antisyndicales d'Imerys aux Etats-Unis»).

Imerys est alors devenue la cible de la puissante Fédération internationale des travailleurs de la chimie, de l'énergie et des industries diverses (ICEM), qui compte quelque 20 millions de travailleurs, et à laquelle est affilié le syndicat international PACE. L'ICEM s'est mise à organiser des conférences de presse, à diffuser des bulletins d'actualité sur son site Web (www.icem.org ), et à négocier directement avec le directeur des ressources humaines d'Imerys à Paris, pour faire pression sur la Société et l'obliger à mettre fin à sa campagne antisyndicale. M. Fred Higgs, secrétaire général de l'ICEM, s'est même rendu de Bruxelles, siège social de l'ICEM, à Sylacauga, pour assister à un rassemblement syndical et ainsi apporter un soutien international aux travailleurs assiégés d'Imerys. Le secrétaire général a en outre mené la marche sur l'usine, organisée conjointement avec Ken Zinn, coordinateur d'ICEM Amérique du Nord.

«Depuis la démission soudaine de l'ancien PDG d'ECC et chef de la division des pigments d'Imerys, Dennis Redeker, les travailleurs savaient que le syndicat n'était pas un colosse aux pieds d'argile ; mais, le soutien qu'ils ont reçu de la part des syndicats, à l'échelle mondiale, les a surpris», a indiqué M. Fulbright. La virulente attitude antisyndicaliste des Américains était imputée à M. Redeker.

Le syndicat a dénoncé les pratiques antisyndicalistes d'Imerys, notamment en diffusant sur son site Web une partie d'une brochure secrète destinée à enseigner comment mener la campagne contre le syndicat, et dont il a réussi à obtenir un exemplaire. PACE a également entamé des poursuites judiciaires contre Imerys, qu'il accuse d'avoir violé le droit du travail aux Etats-Unis.

La campagne mondiale menée contre Imerys a atteint son paroxysme le 9 mai lors de l'assemblée des actionnaires d'Imerys, organisée à Paris. PACE, ICEM et Walden Asset Management, une importante société d'investissement social, ont en effet dominé l'assemblée et dénoncé les pratiques antisyndicalistes d'Imerys devant les actionnaires. Patrick Kron, PDG d'Imerys, a ainsi été contraint de promettre que la «Société ne ferait pas campagne contre le syndicat». Par ailleurs, deux des plus importants journaux français ont couvert l'assemblée et publié des histoires qui ont plongé la Société dans l'embarras.

«La direction d'Imerys s'est crue intouchable ; or, pour reprendre les mots de Frederick Douglas, le pouvoir ne concède rien tant qu'on ne lui demande rien», a affirmé Joe Drexler, directeur des projets spéciaux de PACE.

Les initiatives de Paris ont également débouché sur une déclaration majeure faite aux travailleurs de Sylacauga ; en effet, la Société a annoncé qu'elle ferait désormais preuve d'éthique et ne recourrait plus à la discrimination contre les travailleurs pro-syndicalistes. «Bien qu'Imerys n'ait pas l'intention d'abandonner sa campagne antisyndicaliste, cette annonce a effacé toute une décennie de peurs enracinées chez les anciens travailleurs d'ECC et a rendu, pour la première fois, la communication possible», a fait savoir Leroy Nicholson, organisateur de PACE.

ECC a renvoyé pratiquement tous les travailleurs syndiqués lorsqu'elle a acquis l'usine de Sylacauga en 1988. Roger Bradley, directeur de l'Organisation de PACE, a d'ailleurs précisé : «C'est un événement charnière dans l'histoire de cette petite ville, et nous avons dû surmonter toutes les peurs et convaincre les travailleurs que la victoire était possible.»

Les membres de PACE de l'usine syndiquée d'Imerys, à Dry Branch, en Géorgie, ont également participé à la campagne de syndicalisation et ont été en mesure de contrer les attaques de la Société contre le Syndicat.

«Nous sommes très fiers des partisans de notre syndicat, du comité organisateur et du service d'organisation qui ont fait preuve d'un réel leadership, d'un grand courage et n'ont jamais baissé les bras», a affirmé le vice-président de la région 5 de PACE, Don Langham.

Pour sa part, le président de PACE, Boyd Young, a loué l'assistance fournie par l'ICEM et fait l'éloge du service de l'organisation de PACE et de la division des projets spéciaux pour «avoir, une fois de plus, élaboré une stratégie si brillante qui a inauguré une nouvelle tendance dans les campagnes internationales et ne manquera pas de profiter aux syndicats du monde entier.» Et d'ajouter : «Je suis convaincu que PACE et ICEM et la victoire que nous avons remportée marqueront l'histoire du syndicalisme.»

PACE s'attend à ce que commencent bientôt les négociations sur une première convention collective. «Nous souhaitons que la Société abandonne finalement son attitude antisyndicaliste et comprenne que c'est en travaillant ensemble que le Syndicat et la Société pourront assurer le succès des activités de Sylacauga», a clamé Langham.

Imerys est l'un des plus importants producteurs de minéraux industriels du monde. PACE, qui a son siège social à Nashville, au Tennessee, représente 320 000 syndicalistes travaillant dans les secteurs d'approvisionnement du papier, des produits chimiques, de l'énergie et de l'automobile. Pour toute information complémentaire sur la campagne menée par Imerys, prière de consulter le site Web de PACE à l'adresse www.imerys-workers.org.