Renseignements: Robert Weaver
                avocat de Nakamura, Quinn & Falls
                (205) 323-8504
             ou John Enagonio
                PACE Special Projects Dept.
                (615) 834-8590

Une plainte du Conseil américain des relations du travail sert de point de départ à une poursuite contre Imerys, annonce le syndicat PACE

NASHVILLE, TENNESSEE, LE 23 FÉVRIER /CNW - PRN/ - Une plainte fraîchement déposée par le Conseil américain des relations du travail confirme le bien-fondé de plusieurs accusations portées par le syndicat et constitue la première étape d'une éventuelle poursuite contre une société européenne pour pratiques antisyndicales à son usine de Sylacauga, en Alabama. C'est ce qu'affirme le Syndicat des travailleurs du papier et des industries connexes, de la chimie et de l'énergie (PACE), qui a lancé une campagne de solidarité mondiale pour soutenir les travailleurs de l'usine d'ECCA Calcium Carbonates, Inc. à Sylacauga dans leur lutte pour le maintien de l'agrément syndical.

``A n'en pas douter, les mesures antisyndicales musclées entreprises par la Société font même intervenir des infractions éhontées aux lois américaines protégeant les travailleurs contre ce type de harcèlement, a déclaré Joe Drexler, directeur des projets spéciaux du PACE. Nos confrères syndiqués dans les entreprises de la Société en Angleterre et en France peuvent maintenant constater le contraste saisissant entre leur situation et le type de relations industrielles pratiquées par l'entreprise plus près de chez-elle.''

``Le dépôt de cette plainte par le Conseil confère l'autorité du gouvernement américain aux accusations portées par le PACE et les employés de Sylacauga depuis septembre dernier, a expliqué Robert Weaver, du cabinet juridique Nakamura, Quinn & Walls, Birmingham, en Alabama, qui a déposé les accusations au nom du PACE. Pendant de longs mois, la Société a d'abord prétendu que les accusations étaient sans fondement. Puis, plus récemment, elle a déclaré qu'elles étaient sans importance. L'enquête menée par le Conseil et cette plainte montrent que les infractions touchent les hautes sphères de la direction.''

Datée du 16 février, la plainte du Conseil cite le vice-président d'ECCA Ray Barker, le directeur de l'usine de Sylacauga Randy Sandrik et cinq autres gestionnaires. Selon le Conseil, M. Barker aurait ordonné aux superviseurs de consigner les sentiments des employés à l'égard du syndicat. De plus, M. Sandrik aurait menacé des employés favorables à la syndicalisation, et deux superviseurs auraient interrogé des employés au sujet de leurs activités syndicales. Tous ces gestes constituent des infractions à l'article 8(a)(1) de la Loi américaine sur les relations du travail, qui interdit toute ingérence, entrave ou coercition de la part d'un employeur à l'endroit d'employés exerçant leur droit d'association.

ECCA est une filiale en propriété exclusive d'Imerys USA, Inc., née en 1999 de l'union entre Imetal et English China Clays, Inc. Avant cette fusion, Imetal et ECC exploitaient des usines voisines à Sylacauga, et les ouvriers de l'usine d'Imetal étaient représentés par le PACE. A la date d'entrée en vigueur de la fusion, Imerys a retiré l'agrément syndical du PACE et dénoncé la convention collective signée par Imetal et le PACE.

Le PACE et la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), établie à Bruxelles, sont en train de bâtir un réseau de solidarité parmi les syndicats affiliés à l'ICEM dans les usines d'Imerys en France, au Royaume-Uni et en Belgique. Dans des lettres envoyées à la Société et aux médias, on accuse la division américaine de la Société d'avoir embauché des spécialistes des mesures antisyndicales dans le cadre d'une campagne agressive dirigée contre le PACE et ses efforts de syndicalisation des travailleurs de l'usine d'Alabama et d'ailleurs dans le sud-est des Etats-Unis.

La campagne antisyndicale a pris plusieurs formes : on a entre autres convoqué les travailleurs à des rencontres obligatoires où l'on projetait des vidéos antisyndicales, sans leur donner le droit de poser des questions. Lors d'une visite récente en Europe pour discuter de la situation avec les chefs syndicaux locaux, Keith Fulbright, travailleur à l'usine de Sylacauga, a déclaré que les interrogations et les menaces de compressions salariales et de retraits d'avantages sociaux faites par la Société ont ``terrifié'' bon nombre de travailleurs.

``Ici, nos confrères sont bombardés de messages antisyndicaux, alors qu'en Europe, la Société parle d'améliorer ses relations industrielles, a ajouté M. Drexler. Nos alliés là-bas nous aident à faire savoir aux dirigeants haut placés d'Imerys que cette contradiction est intolérable.''

Imerys est établie à Paris et compte 10 000 employés dans ses usines de céramiques et de matériaux divers du monde entier.