Dirigeant syndical : 'La représentation
syndicale est un droit fondamental'

Paul Cockrell, Tallega Daily Home

DES ALLÉGATIONS D'ACTIONS ANTISYNDICALES dans une corporation multinationale de matériaux et céramiques à Sylacauga ont obtenu une telle d'attention à travers le monde que son secrétaire syndical général est venu de Bruxelles, Belgique pour aborder cette question.

Fred Higgs de la fédération internationale du syndicat de la Chimie, des Mines et de l'Énergie (ICEM) représentant 20 millions de travailleurs, s'est adressé samedi à plus de 200 employés d'Imerys au centre communautaire de Oak Grove. On pouvait entendre les slogans "ICEM," "PACE will be in your face!" (PACE vous fera face) et "What time is it? Union time!" (quelle heure est-il ? c'est l'heure syndicale).

Des membres de syndicat d'autres industries de la région étaient également présents.

ICEM est affiliée directement au syndicat des Paper, Allied-Industrial, Chemical and Energy Workers (PACE) (Travailleurs des industries du papier, industries connexes, de la chimie et de l'énergie) de Sylacauga.

Higgs apprit aux travailleurs que les représentants syndicaux s'engageaient à embarrasser Imerys "d'une manière incroyable" car ils intimidaient les travailleurs pour qu'ils ne joignent pas le groupe. Il a dit que les travailleurs ont un droit fondamental à joindre un syndicat et que la société devait le reconnaître.

"Ce qui vous aidera, c'est votre détermination. Nous serons ici pour vous et nous rendrons la situation intenable pour Imerys et ils seront obligés de trouver une solution," a dit Higgs.

Imerys, une société basée à Paris, France, a été formée par la fusion l'année passée d'Imetal et d'English China Clays Inc. Avant cette fusion, Imetal et ECC exploitaient deux usines voisines à Sylacauga.

Après la fusion, Imerys retira l'agrément syndical du PACE et dénonça la convention collective signée par Imetal et PACE. Depuis lors, les détenteurs d'une carte syndicale ont tenté d'augmenter leur nombre pour montrer qu'ils représentaient la majorité des travailleurs. Les membres de PACE accusent les administrateurs d'Imerys d'interdire les discussions parmi les travailleurs et de faire appel à des avocats spécialisés dans la lutte antisyndicale et l'intimidation des employés.

Higgs précisa que la législation européenne ne tolérerait jamais le genre de "tactiques" employées contre les "frères" de Sylacauga.

Les représentants d'Imerys n'ont fait aucun commentaire samedi, mais ils ont indiqué par le passé qu'ils permettraient un vote à bulletins secrets et respecteraient la décision des employés.

Une plainte a été déposée auprès du National Labor Relations Board (Conseil américain des relations du travail) en février et représente une première étape de poursuites possibles contre Imerys pour ses activités antisyndicales. Rob Morton, vice-président du personnel d'Imerys, indiqua que cette plainte est un avis d'audition et non un jugement.

Les représentants syndicaux affirmèrent samedi que la clé de la solidarité dépendra des actions de la direction générale à Paris.

Higgs indiqué que les travailleurs ne désiraient que prendre soin de leurs familles et être traités avec dignité dans leur travail.

Charles Stephens, président du syndicat local, indiqua que 400 travailleurs à l'usine Imerys voulaient que la société reste neutre et permette des élections plutôt que de prendre une position active contre le syndicalisme.

"Mais nous les avons vus montrer des documents antisyndicaux et intimider les travailleurs. Dans le passé, ils ont dit qu'ils ne reconnaîtraient pas le syndicat, et c'est à partir de ce moment que les choses ont commencé à mal tourner" a dit Stephens.

Par exemple, il indiqua qu'il y a quatre ans Thomas Kelly était l'un des organisateurs d'un groupe de prière des membres syndicaux, qui se tenait lors de la pause quotidienne de 15 minutes. Il dit que la semaine passée un superviseur lui a interdit d'organiser ces courtes réunions de prière, bien qu'elles aient lieu pendant la pause de travail.

Stephens a dit que les travailleurs veulent simplement une égalité des chances. Le climat actuel à l'usine a une mauvaise influence sur le moral mais n'a pas encore eu d'effet sur la production a-t-il indiqué.

"Nous sommes toujours des employés loyaux. Je pense que nous voulons ce qui est le mieux pour la société. Nous voulons simplement une égalité des chances," a dit Stephens.

(c) The Daily Home Online, 26 mars 2000